La Maison de l’Amérique latine expose les toiles peintes par Tarsila Do Amaral, au cours de son séjour à Paris, entre 1923 et 1929.
Si l’artiste moderniste brésilienne est plus que célèbre dans son pays, elle est bien peu connue du public français. Elle vécut pourtant en France et côtoya de grands peintres français. L’exposition de la Maison de l’Amérique latine retrace son parcours parisien en une quarantaine de tableaux réunis par Paulo Herkenhoff, directeur du Musée des beaux-arts de Rio de Janeiro, et Brigitte Hedel-Samson, conservatrice en chef du patrimoine, Musée national Fernand-Léger.
Née en 1886 dans une famille aisée de la région de Sao Paulo, Tarsila Do Amaral s’intéresse très tôt à l’art et suit les enseignements de l’artiste brésilien Pedro Alexandrino. C’est en 1920 que la peintre de 34 ans se rend à Paris dans l’espoir d’en apprendre plus sur la peinture. Elle y suit les cours d’artistes modernistes comme Fernand Léger, Albert Gleizes ou encore André Lhote, et s’affirme peu à peu dans un style coloré mêlant techniques françaises – dessins préparatoires, mise en valeur des compositions – et culture brésilienne populaire. Avant de venir en France, Tarsila Do Amaral n’avait jamais jugé nécessaire de représenter la culture de son pays dans ses oeuvres. C’est paradoxalement à Paris qu’elle découvrira son potentiel : paysages (Rio de Janeiro), légendes (A cuca), scènes de vie quotidienne (O mamoeiro) et apprendra à exploiter une culture d’origine africaine alors discréditée par le Brésil.
Tarsila peut dès lors développer une thématique qui lui est propre et présenter des toiles audacieuses et personnelles qui invitent à l’imagination et à la rêverie. Avec son ami, Oswald de Andrade – auteur du Manifeste anthropophage –, elle côtoie particulièrement Blaise Cendrars qui lui ouvre les portes du monde des arts parisiens. Il l’accompagnera d’ailleurs lors d’un de ses nombreux allers-retours dans son pays natal, lui permettant de découvrir avec un enchantement nouveau des endroits qu’elle croyait connaître.
L’exposition, en projet depuis plus de deux ans, présente quarante-cinq peintures et dessins issus de collections privées et publiques brésiliennes.
«L’exposition n’est pas énorme, note Brigitte Hedel-Samson, commissaire, mais elle a un côté personnel, elle répond au besoin de savoir qui est cette femme.»
Une artiste originale et déroutante qui, par-delà le temps, témoigne sensiblement de son époque et des fertiles contradictions de son pays natal.
Plus de renseignements:
La Maison de l’Amérique Latine
217, Boulevard Saint-Germain – 75007 PARIS
Tel.: 01 49 54 75 00
email: culturel@mal217.org
site internet : www.mal217.org
Accès :
Métro : Solférino ou Rue du Bac
R.E.R. : Musée d’Orsay
Bus : 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94